Découvrez 4 règles ultra simples à mettre en place pour gérer les écrans et éviter la surexposition.

Saviez-vous que nous jetions un coup d’œil en moyenne 221 fois par jour à nos smartphones ? C’est juste hallucinant quand on y pense !

Et si nous, adultes, n’y échappons pas (en tout cas à moins d’avoir appris à gérer son temps d’écran) et bien malheureusement nos enfants non plus. Malheureusement, car si les effets sont néfastes pour nous, ils le sont d’autant plus sur des cerveaux en plein développement.

Entre volonté de préserver son enfant d’une part et de ne pas le priver à l’excès de l’autre, on se retrouve souvent partagée.

Pour vous aider à y voir un peu plus clair, je vous propose de découvrir 4 petites règles ultra simples à appliquer à la maison pour que les écrans n’occupent plus tout le temps et l’espace du quotidien de votre enfant ou de votre adolescent.

Connaissez-vous les effets des écrans sur votre enfant?

Avant de découvrir ces 4 petites règles, il me semble important de rappeler quelques effets des écrans.

Aujourd’hui personne ne devrait ignorer les conséquences néfastes d’une surexposition aux écrans tant la situation est alarmante, mais dans le doute, on refait le point ensemble.

La surexposition, surtout à des écrans du type « interactifs » tels que smartphones et tablettes (pour lesquels on croit à tort que l’enfant est moins passif, est plus actif et que les effets sont moindres), est une réalité chez les enfants de nos jours.

Cette dernière n’est pas sans conséquence, elle peut donner naissance à :

  • des perturbations du sommeil (la lumière bleue émise par les écrans perturbe en effet les hormones liées au sommeil, on en reparle un peu plus bas) 
  • des difficultés scolaires (forcément quand on dort moins ou mal, difficile d’être pleinement concentré(e) en classe et de comprendre/ apprendre efficacement)
  • des troubles de la communication (un retard de langage par exemple)
  • des troubles de l’attention (il devient difficile pour l’enfant de maintenir son attention lors d’activité plus « classiques », sans écrans et ce même si l’enfant n’a pas été exposé « directement » à l’écran, mais a évolué dans une pièce par exemple où la télé est restée allumée !)
  • de la passivité par l’inactivité qu’engendre au niveau cérébral et hormonal la surconsommation d’écrans ou bien encore de l’agressivité : on ne compte plus les témoignages de mères qui ont l’impression d’avoir un drogué à la maison qui se met dans une colère noire lorsque l’objet de sa dépendance lui est retiré.

Cette liste n’est bien entendue pas exhaustive et n’aborde même pas la question de la violence et du caractère anxiogène des contenus qui sont consommés (journaux télévisés, films d’horreur ou encore jeux vidéos).

Certains évoquent même l’existence d’une forme d’autisme virtuel : l’enfant présente alors plusieurs signes autistiques (troubles de la communication, du comportement ou encore des relations sociales perturbées) qui disparaissent totalement quelque temps après l’arrêt des écrans.

Comme toujours, puisqu’une image vaut mille mots, je vous partage des dessins d’enfants qui circule pas mal sur les réseaux. Cette image met en évidence les conséquences néfastes d’un point de vue graphisme/créativité (mais aussi dans la construction du rapport au corps et de bien d’autres domaines) des enfants qui sont surexposés aux écrans.

Les premiers bonhommes (ceux situés en haut) ont été réalisés par des enfants âgés de 5 à 6 ans qui regardent la télévision moins d’une heure par jour.

Les seconds (situés en dessous) ont été réalisé par des enfants du même âge qui eux sont exposés à plus de 3 heures de télévision par jour.

Je vous laisse observer par vous-même, l’écart observé est juste impressionnant !

Je précise que je n’ai pas retrouvé la source exacte de cette image et que l’étude menée semble manquer de rigueur sur certains points.

Il est annoté ici qu’il s’agit d’une exposition à la télévision : je serais curieuse de voir ce que cela donnerait aujourd’hui, toutes expositions aux écrans confondues…

Si vous découvrez tout juste ces dangers liés aux écrans ou si le sujet vous intéresse (a priori si vous lisez ces lignes, c’est que c’est le cas -→ Élémentaire mon cher Watson ! ^^), je vous invite à découvrir TV lobotomie de Michel Desmurget et l’ouvrage de Serge Tisseron : Apprivoisez les écrans et grandir.

Le second est particulièrement intéressant si vous souhaitez savoir à quel âge on peut exposer un enfant à un écran la première fois ou encore comment accompagner son adolescent sur les réseaux sociaux.

Petite parenthèse qui me semble importante : Mon intention en écrivant ses lignes n’est nullement de culpabiliser les mères, mais d’informer tout simplement afin que chacune puisse prendre les décisions qui lui correspondent en toute connaissance de cause.

Si la lecture de ces ouvrages vous décide à vous débarrasser des écrans dans votre quotidien et que vous y parvenez sans soucis alors félicitations !

Seulement voilà, pour la plupart d’entre vous, même en ayant conscience de ces dangers, vous vous demandez encore comment faire pour gérer le quotidien  avec les enfants quand la seule façon pour vous de pouvoir prendre une douche/ finir votre dossier/ répondre aux courriers et autres formalités ou simplement avoir quelques minutes de calme dans la maisonnée passe par mettre un dessin animé aux enfants ou les laisser jouer à la tablette.

Ce que je vous propose ici, c’est de baliser le terrain, de limiter les dégâts et de s’assurer que les écrans ne prennent jamais une place trop importante dans vos vies et surtout dans celles de vos enfants notamment en évitant certains moments clés de la journée comme nous le verrons plus bas.

Alors, comment faire, concrètement, pour ne pas tomber dans l’excès et poser des limites qui préserve nos enfants ?

La méthode des 4 pas

Développée par Sabine Duflo, psychologue clinicienne, la méthode des 4 pas me paraît être un bon début pour agir concrètement, au quotidien.

Elle propose 4 règles simples à mettre en place pour éviter que les écrans n’affectent trop nos enfants.

Découvrons ensemble chacun de ces 4 petits pas.

1) Pas d’écrans le matin 

Parce qu’ils captent l’attention des enfants et sur-stimule l’attention non volontaire, les écrans, qu’il s’agisse de la télévision, d’un smartphone ou de jeux vidéos,  ont un réel impact sur la capacité de nos enfants à être pleinement concentrés en classe.

Lorsqu’ils sont confrontés à des stimuli visuels et sonores, leur attention finie par s’épuiser au bout de quelques minutes et une fois arrivée à l’école, l’enfant est alors dans l’incapacité de se concentrer de manière efficace. L’élève sera alors trop agité pour se préoccuper de ses apprentissages.

Une agitation en classe, un manque de concentration ou encore des résultats en baisse peuvent être le résultat de cette consommation d’écran matinale qui paraît anodine pour certains.

Le premier pas de la méthode consiste donc à ne pas autoriser les écrans le matin, afin que l’enfant puisse préserver son système attentionnel pour les différents apprentissages notamment scolaires de sa journée qui débute.

Ce moment du matin peut être idéal pour que chacun raconte ses rêves de la nuit passée, ses objectifs du jour ou analyse sa météo intérieure (son état émotionnel) pour débuter la journée avec enthousiasme et sérénité.

2) Pas d’écrans durant les repas

Autre moment clé, autres raisons. La deuxième règle concerne les repas en famille.

Ces derniers sont essentiels à la vie familiale puisqu’ils permettent bien souvent de se retrouver tous ensemble et d’échanger sur nos journées respectives. C’est un moment clé empli de partages qui favorise la communication entre chaque membre et permet de créer plus de lien et d’entretenir la relation notamment parents-enfant.

Outre cet argument de taille, lorsque la télévision reste allumée durant le repas ou que les smartphones s’invitent à table, la communication se brise et le langage des enfants, surtout des plus jeunes, s’en trouve appauvri et les retards de développement du langage ne tardent parfois pas à pointer le bout de leur nez.

Par ailleurs, prendre ses repas en conscience est une condition essentielle pour être pleinement attentive à ses sensations de faim et de satiété. De nombreuses études se sont penchés la dessus et le constat est sans appel : lorsque notre attention est occupée par un écran, nous avons tendance à manger plus, car nous sommes moins à l’écoute de notre satiété.

Un autre point sur lequel il me paraît important d’insister : le contenu de nombreux programmes est anxiogène et incompréhensible d’un jeune enfant. Certains pensent à tort justement que comme l’enfant ne comprend pas, cela ne le gênera pas. La réalité est que cela perturbe l’enfant, notamment d’un point de vue émotionnel et que vous pouvez voir apparaitre des difficultés à dormir, une anxiété accrue ou des comportements inadaptés sans faire le lien de cause à effet avec le fait que le journal télévisé soit diffusé durant votre diner par exemple.

Ce dernier point rejoint ainsi la règle suivante.

3) Pas d’écrans avant de s’endormir

Les écrans quels qu’ils soient, ne représente pas une activité calmante et apaisante pour l’enfant. Elle n’apporte pas le calme nécessaire notamment avant le sommeil.

Même si le contenu vous paraît « inoffensif » pour l’enfant et vous permet d’éviter les conséquences mentionnées au point précédent, le simple fait d’être face à un écran peut être à l’origine d’un sommeil d’une qualité amoindrie.

En effet, la lumière diffusée par les écrans, la fameuse « lumière bleue« , inhibe la sécrétion de mélatonine, hormone en charge de la régulation du sommeil notamment provoquant ainsi une réelle perturbation de l’endormissement et de la qualité du sommeil qui s’ensuit.

En tant que mère, vous savez combien une nuit de sommeil est précieuse (quelques réveils nocturnes de votre bébé vous auront surement convaincu ^^).

Ce point est donc essentiel afin que chaque membre de la famille puisse s’endormir naturellement et paisiblement, en étant à l’écoute des signaux de son corps et bénéficier d’un sommeil pleinement réparateur pour être en forme au petit matin.

4) Pas d’écrans dans la chambre de l’enfant (et des parents !)

Là encore, c’est la qualité du sommeil qui est en jeu.

Laisser les écrans à disposition dans la chambre d’un enfant en espérant qu’il « gérera » seul cet outil, c’est lui donner une responsabilité bien trop grande.

Outre la diminution du temps de sommeil et sa qualité perturbée, les écrans présents dans cet espace normalement dédié au repos ne vous permette pas d’assurer le contrôle du contenu consommé.

Mais ce n’est pas tout !

Qui dit écrans dans la chambre dit moins de temps pour des jeux essentiels au développement de l’enfant (activités sensori-motrices, jeux d’imitation, motricité fine…).

En choisissant de laisser des écrans dans la chambre de votre enfant parce que c’est « trop difficile de le frustrer » vous le privez en réalité d’autres choses bien plus bénéfiques pour lui. Tout est question de choix 😉

Alors oui, a priori, en tant que parents vous n’avez pas besoin d’un temps dédié à sauter sur votre matelas (quoique ^^) ou jouer à la marchande, mais si les écrans occupent l’espace et le temps que vous passez dans votre chambre, c’est un temps que vous ne consacrez pas à vous reposer, vous ressourcer spirituellement ou lire tout simplement. C’est également un temps que vous ne consacrez pas à votre vie de couple et cela peut s’avérer très dommageable par la suite.

 

Si j’apprécie cette méthode pour sa clarté et sa simplicité, le fait qu’elle soit formulée sous forme d’interdiction ne me parait pas l’idéal pour la partager à un enfant. Plutôt que de le présenter uniquement sous cet angle d’interdiction, pensez à préciser à l’enfant les moments durant lesquels il pourra et dans quelles conditions : adulte à proximité ? durée ? Et surtout, pensez à lui citer et lui faire une démonstration de tout ce qu’il peut faire durant ces quatre temps sans écrans!

D’ailleurs, c’est valable pour nous aussi : au-delà de quatre moments sans écrans, c’est avant tout des petits pas pour améliorer la concentration de son enfant lors des apprentissages notamment grâce à un sommeil de qualité, garantir des moments d’échanges et de partages en famille, apprendre à son enfant à accepter les moments de solitude et d’ennui et ainsi développer sa créativité

J’ai conscience en écrivant cet article que tout le monde ne s’y reconnaitra pas forcément.

Pour certaines, ces points sont mis en place depuis longtemps, pour d’autres ils paraissent peut-être encore une montagne insurmontable.

Si c’est votre cas : Commencez PETIT ! Choisissez celui qui vous semble le plus accessible pour vous et faîtes le nécessaire tranquillement à votre rythme pour le mettre en place dans votre foyer. Un jour cela vous paraîtra tout simplement normal tant l’habitude sera ancrée 😉

Celles pour qui ces points sont acquis, n’hésitez pas à me dire en commentaires quelle est votre problématique/difficulté du moment concernant les écrans ?

Des idées simples et ludiques à mettre en place pour limiter le temps d’écran par exemple, ça vous tente ?

D’ici là, rappelez-vous que les solutions miracles n’existent pas. Qu’il s’agit d’une réflexion personnelle à mener pour choisir la place que VOUS accorderez aux écrans dans votre foyer en prenant en compte les membres de votre famille et vos valeurs familiales.