Comment développer l’autonomie de son enfant ?

Vous la connaissez sans doute. Tout le monde en parle. La fameuse phase du Terrible Two, cette étape qu’on dit incontournable chez l’enfant pour développer l’autonomie et qui le pousse à dire « non » à absolument TOUT : Non aux épinards, non aux chaussettes rouges et vertes à petits pois (on peut le comprendre hein) et non aussi parfois à vos tentatives de persuasion pour lui faire ranger sa chambre.

Cette phase, que toutes les mères redoutent attendent impatiemment, est bien souvent suivie voir simultanée avec celle du « je veux faire seul(e) ! ».

Que vous vous interrogiez sur ce que votre enfant peut réellement faire seul et comment l’y accompagner ou que votre enfant soit plus âgé et que ce soit aujourd’hui vous qui lui demandiez de faire par lui-même (sa douche, le rangement de ses jouets ou encore sa lessive) histoire d’alléger un peu votre charge mentale, les clés que nous allons voir dans cet article devraient vous plaire.

Comment développer l’autonomie de son enfant ? Comment être certaine de ne pas trop en demander ou au contraire de ne pas être assez confiante et de le limiter dans ses apprentissages et dans sa découverte du monde ?    Des pistes de réponses et un tas d’astuces très pratico-pratiques vous attendent dans les 7 clés qui suivent pour permettre à la fois à votre enfant de gagner en autonomie et vous, en sérénité.

En avant pour la première clé.

1) Connaître les étapes du développement de l’enfant, un indispensable pour développer l’autonomie

Pour accompagner l’autonomie de votre enfant, il est essentiel de connaitre quelques étapes clés dans le développement de ce dernier.

Des étapes incontournables, que chaque enfant franchira (sauf cas particuliers évidemment) et qui vous permettront telles des balises sur le chemin de vous repérer et de savoir où vous en êtes.

Par exemple, on considère qu’un enfant commence généralement à marcher entre 9 et 18 mois ou encore qu’il entrera dans ce que l’on appelle l’âge de raison dès sa septième année.

Ainsi, on n’attendra pas d’un enfant qu’il fasse ses premiers pas à 5 mois ou qu’il puisse avoir pleinement conscience de ses actes à tout juste 3 ans.

Lorsque l’on parle d’autonomie, on a tendance à penser à celle d’un point de vue de la motricité globale ou fine (C’est d’ailleurs la majorité des exemples qui illustrent cet article.) mais n’oublions pas que l’autonomie, c’est aussi l’acquisition et le développement du langage ou encore le développement affectif. 

On peut ainsi retenir qu’un enfant de moins de 5/6 ans n’est pas en capacité physiologique (son cerveau n’étant pas encore assez mature) de contrôler ses émotions. Il les vivra donc avec une intensité parfois déconcertante et ce sera tout à fait normal.

On pourrait dire pour résumer quelque peu, que chaque âge a ses propres capacités et ses propres limites.

Connaitre ces étapes est important, car cela vous permettra à la fois de ne pas brimer votre enfant en le pensant encore trop jeune, mais aussi ne pas surestimer outre mesure ses capacités.

Si vous me connaissez, vous connaissez sans doute mon maître-mot en parentalité : le juste équilibre !

Idem pour la stimulation de l’enfant : il s’agit de trouver un juste équilibre entre la sous-stimulation où l’enfant est abandonné à lui-même et la sur-stimulation qui risque de l’épuiser et de s’avérer contre-productive.

L’ennui doit aussi faire partie du quotidien de l’enfant, car il lui permet de développer son imagination et sa créativité notamment.

Toutefois, gardez à l’esprit que chaque enfant est différent et se développe à son propre rythme. Ainsi, bien que la connaissance de ces étapes demeure essentielle, elle ne remplacera jamais le conseil donné au point suivant.

2) Observer, avant même de penser à développer l’autonomie

L’observation est capitale dans votre démarche. Pour savoir quand et quel niveau d’autonomie accorder à l’enfant, rien ne vaut une observation fine et neutre.

Cela peut paraître simple. C’est pourtant une étape clé qui est souvent omise.

Observez.

Observez simplement.

Sans jugements. En essayant de vous détacher des attentes de la société, et des normes.

Prenez quelques minutes pour observer votre enfant lorsqu’il joue, lorsqu’il interagit avec d’autres, lorsqu’il se déplace à la maison.

Que fait-il ?

Qu’est-ce qui éveille sa curiosité ?

Parfois encore, ces observations peuvent laisser la place à des signaux ou des demandes claires exprimées par l’enfant.

« Je veux faire ma douche seul(e)»

« Je veux faire le trajet pour l’école/le collège seul(e) »

ou encore

« Je veux choisir mes vêtements seul(e) »

Prenez le temps d’écouter attentivement ces demandes et d’accueillir le besoin d’autonomie que cela révèle.

Nos enfants savent ce dont ils sont capables. Et cela m’amène au point suivant.

3) Avoir confiance et Lâcher Prise

L’enfant sait. Il sait ce qui lui convient le plus, quel aliment est plus à son goût et quelles sont ses capacités physiques. Ils savent bien plus que nous parfois.

Il s’agit alors de sortir d’une relation dominant/dominé dans laquelle l’adulte est « tout sachant » face à l’enfant qui a « tout à apprendre » pour opter pour un rôle d’accompagnatrice de votre enfant.

Vous n’êtes pas égaux, certes. Votre enfant a encore besoin de vous et reste dépendant de vous pour nombre de choses. Mais cela n’empêche nullement d’avoir confiance en lui, en ses capacités et de simplement l’aider, l’accompagner à trouver les réponses et les solutions qui lui conviendront plutôt que de chercher à imposer votre propre façon de faire.

S’il vous dit être capable de faire la vaisselle, laissez le faire.  Au pire, vous perdrez quelques verres ou assiettes ^^

Mais le jeu en vaux la chandelle : c’est en agissant, par soi-même, que l’on gagne en autonomie.

Développer l’autonomie rime avec gagner en confiance en soi.

Au-delà de l’autonomie, c’est à la confiance en soi de votre enfant que vous permettez de se développer 😉

Plus l’enfant aura pu entreprendre des actions (même très simples !) par lui-même, plus il se sentira confiant dans ses capacités et plus il aura plaisir à faire ces mêmes actions. Bon, je ne vous promets pas que votre ado prenne plaisir à sortir les poubelles ou débarrasser la table, je dis simplement que si on lui fait confiance plus jeune, lorsqu’il en exprime l’envie, alors on peut créer des habitudes pérennes et développer à la fois l’autonomie ET la confiance en soi de nos enfants.

Pour ce qui est du lâcher prise, je le mentionne, car il arrive parfois que nous limitions nous-même, inconsciemment ou non, l’autonomie de nos enfants. Comme pour ne pas qu’ils grandissent trop vite.

Ils grandiront quoiqu’il arrive. Mieux vaut accompagner leur évolution comme le roseau accompagne le vent plutôt que de rester figée, de camper sur nos positions et de risquer de briser la relation comme une branche craquerait face au vent.

Le lâcher-prise suppose d’être capable d’accepter les « dégâts collatéraux » que le développement de l’autonomie induirait. (Si vous avez déjà laissé manger seul un jeune enfant, vous voyez sans doute de quoi je parle ^^)

Assurez-vous d’être prête et d’accepter que cela demandera sans doute des efforts, de la patience de votre part.

Comme tout apprentissage, cela peut demander du temps. Je vous invite à lire l’article sur les étapes clés d’un apprentissage.

D’ailleurs en parlant d’adaptation… Si je reprends l’exemple de la vaisselle, il se peut que votre enfant vous exprime cette demande alors même qu’il n’arrive pas à hauteur de l’évier !

C’est là qu’intervient la clé suivante.

4) Adapter l’environnement pour favoriser l’autonomie

Parfois, l’enfant exprime son besoin d’autonomie, mais il vous paraît impossible d’y répondre.

Par exemple, votre enfant veut se laver les dents seul, mais il n’arrive pas à hauteur du lavabo. Ou bien encore, il souhaite s’habiller tout seul et avoir le plaisir de choisir ses propres vêtements, mais vous craignez le désordre qui naîtrait dans sa penderie et préférez continuer de les lui préparer vous-même.

Si c’est le cas et que cela vous convient, c’est ok.

Mais si vous souhaitez offrir plus d’autonomie à votre enfant même quand cela vous semble à priori inenvisageable, essayez de penser « Adaptation ».

Pour que votre enfant puisse faire seul par lui-même, il suffit parfois d’une simple adaptation de l’environnement.

Vous pensez sans doute aux petits pots / réducteurs WC spécialement conçus pour eux et qui permettent à nos enfants d’aller aux toilettes comme des grands alors même que leurs petits popotins risqueraient de glisser tout entier dans la cuvette tant ils sont encore petits justement ^^

Un peu comme ceux juste en dessous.

Et bien cette idée est généralisable à bien plus de situations que vous ne pensez.

Votre enfant souhaite cuisiner avec vous, mais n’arrive pas à hauteur du plan de travail ?

Un simple marchepied (antidérapant de préférence) peut faire l’affaire et si votre enfant est plus jeune et/ou que vous craigniez un accident, la tour d’observation inspirée de la pédagogie Montessori est une solution idéale.

     
L’enfant peut ainsi se hisser et être à la bonne hauteur, le tout sans risque de chutes.

Reprenons le cas de l’enfant qui souhaite s’habiller seul. En ne laissant dans son armoire que les vêtements qu’il peut porter (éviter d’y laisser les déguisements et autres vêtements festifs, sinon le choix risque d’être vite fait et de ne pas forcément vous convenir ^^) et en les rendant accessibles, vous pouvez permettre à l’enfant de relever ce challenge et de devenir autonome pour s’habiller le matin.

Ce type de pliage, inspiré de celui de Mari Kondo, permet de disposer les vêtements dans de simples bacs à portée de mains. L’enfant n’a alors plus qu’à sélectionner ce qu’il souhaite porter sans faire tomber toute la pile de vêtements et allonger votre to do list ^^.

En ajoutant des étiquettes, on peut permettre à l’enfant de trouver plus facilement le vêtement recherché, mais aussi de ranger les vêtements à la bonne place lorsqu’ils reviennent de la machine à laver 😉

Pour ce qui est de l’autonomie autour de l’hygiène personnelle (se coiffer, se laver les dents, se laver le visage ou les mains…) pourquoi ne pas opter pour ce type de mini lavabo, adaptable sur la baignoire (si tant est qu’on ai une baignoire évidemment^^) pour permettre à l’enfant d’effectuer ces tâches plus facilement seul.

Si vous n’avez pas de baignoire, ne désespérez pas : vous pouvez là encore utiliser un marchepied comme celui vu plus haut ou un lavabo enfant directement sur pieds comme celui-ci. (Faut avoir le budget c’est sûr^^ mais l’avantage c’est que l’on rempli le réservoir et que cela évite le gaspillage de l’eau aussi 😉 )

Pour les plus grands, cela peut passer par l’acquisition d’une montre GPS par exemple pour qu’il puisse se rendre à l’école, au collège ou encore à son entraînement de sport seul. En voici un modèle, il en existe de nombreux autres. A vous de trouver celui qui conviendra le mieux à votre enfant. Cela permet aussi de retarder de quelques années l’acquisition d’un téléphone portable.


J’en profite tout de même pour rappeler que cela n’est pas applicable à tout et j’ai sur ce point un exemple précis contre lequel je souhaite mettre en garde : les trotteurs de marche.

Votre enfant mis à la verticale, découvre un monde nouveau et vous pouvez avoir le sentiment que cela est un bien pour lui. Toutefois, s’il n’est pas en mesure de le faire seul pour le moment, le placer pour une durée même courte dans ce type d’engin est véritablement néfaste.

Il déambulera bientôt partout, soyez patiente ^^. En attendant la pratique d’une motricité libre, laissant l’enfant se déplacer par ses propres moyens (au sol) est ce qui lui sera le plus bénéfique. Pour celles qui n’auraient jamais rencontré ce terme, je vous invite à découvrir cet article.

Chaque étape a sa raison d’être.

Inutile donc de vouloir aller trop vite. La patience sera votre meilleure alliée pour parvenir à développer l’autonomie de votre enfant en toute sérénité.

Si l’adaptation de l’environnement est nécessaire pour permettre à l’enfant d’effectuer un maximum de tâches simples par lui-même, cela ne garantit pas que cela sera fait de manière systématique. Or, pour certaines actions, c’est la mise en place d’habitudes qui permettra de gagner en autonomie de façon durable.

5) Développer l’autonomie, c’est aussi créer des routines

Votre enfant sait se brosser les dents seul et mettre son pyjama seul également.

Seulement voilà : vous devez le lui répéter chaque soir. Cela vous coûte en énergie et de son côté cela lui enlève ce sentiment d’être pleinement autonome et de faire par lui-même.

C’est là que la magie des routines entre en jeu. Elles sont idéales, incontournables pour favoriser l’autonomie.

Peu importe celles que vous choisirez, elles vous permettront de ne pas répéter inlassablement les actions quotidiennes qui se répètent chaque jour. L’enfant sait exactement ce qu’il a à faire et peut agir sans avoir à attendre l’aide de l’adulte ou que celui-ci ai à lui rappeler quoi que ce soit. (Bon peut-être encore parfois, mais tellement moins 😉 )

Avec la mise en place de routines claires et adaptées, l’enfant peut devenir acteur de son quotidien et ainsi développer son autonomie.

On peut d’ailleurs, pour lui permettre de sentir pleinement acteur, lui proposer des choix au quotidien :

Est-ce que tu préfères porter ton pantalon bleu ou le jaune ?

Ou pour les plus grands

Préfères-tu ranger ta chambre avant ou après avoir pris ta douche ?

Pour fixer des routines, il sera important de choisir et délimiter ces dernières dans le temps : se laver les dents avant d’aller au lit, pendant trois minutes ou encore faire ses devoirs, se doucher et mettre son pyjama avant l’heure du repas par exemple.

Et c’est là que tout peut se corser…

6) Développer l’autonomie de l’enfant : Attention à la notion de temps

En effet, la notion de temps est très difficile à appréhender pour un jeune enfant.

Elle met parfois plusieurs années avant d’être acquise. Alors, non, vous n’êtes pas obligé d’attendre des années pour que votre enfant puisse faire en toute autonomie des actions de la vie quotidienne. Il s’agita simplement de lui donner un petit coup de pouce.

Pour le brossage des dents par exemple, un petit sablier de 3 minutes sera idéal.

Pour les devoirs ou les routines du soir, on peut opter pour un minuteur visuel.
Voici celui qu’on utiliser à la maison. Il y a tellement de situations pour lequel on y a recours que je ne peux pas toutes les citer ^^.

Si l’enfant est plus grand, on peut aussi lui apprendre à lire l’heure ou du moins à repérer l’heure souhaitée pour le début des routines par exemple.

Lorsque l’on (co-)construit les routines avec l’enfant, il faut prendre en compte les premiers éléments abordés dans cet article et ne pas vouloir des routines complètes dès le départ.

7) Dé-com-po-ser

Pour que la construction des routines soit pérenne, il est essentiel de ne pas chercher à ce qu’elles soient complètes (à l’image de celles d’un adulte par exemple) dès le départ.

Les routines se construisent dans le temps, une habitude après l’autre. 

Pour ce faire, on peut penser à la routine finale que l’on souhaite pour son enfant et dé-com-po-ser !

Une routine complexe risque de démoraliser l’enfant s’il n’y arrive pas et de détruire tout élan vers l’autonomie (pas vraiment le but hein ? ^^).

Chaque routine est décomposable en une multitude de petites tâches. Il se peut que votre enfant ne soit pas encore en capacité de réaliser la totalité des tâches, mais il peut certainement déjà en accomplir une ou plusieurs. Pourquoi l’en priver ?

Par exemple, votre enfant ne sait pas encore se servir du four pour préparer un gâteau, mais il est peut-être capable de casser les œufs et mélanger les ingrédients.

Peut-être qu’il ne sait pas encore lacer complètement ses chaussures, mais qu’il sait réaliser le premier nœud.

Cela n’a pas à être parfait, juste fait 😉

 

Avec l’ensemble de ces clés à l’esprit, un peu de créativité et une bonne dose de patience (il en faut quand on veut laisser à son enfant l’autonomie de mettre ses chaussures ou son manteau seul et que cela demande environ 1000 fois plus de temps que lorsque c’est nous qui le faisons ^^) votre enfant devrait pouvoir être capable de gagner en autonomie de manière fulgurante.

Que comptez-vous mettre en place prochainement pour offrir plus d’autonomie à votre enfant ?

Avez-vous d’autres astuces ou accessoires qui facilitent la vie à nos minis à partager ?

Mettez tout ça en commentaires, j’ai hâte de lire vos trouvailles 😉